SAINT DOMINIQUE, L’HOMME AUX SEMELLES DE VENT
En ces premiers jours du mois d’août et à deux mois de notre Pèlerinage du Rosaire sur le thème « Marchons à la suite du Christ », comment ne pas évoquer la figure de Notre Père Saint Dominique. Toute sa vie en effet a été une marche à la suite du Christ en suivant une route qu’il était bien loin d’imaginer.
Tout a commencé dans un cloître, à Osma,…
… où il pensait mener une vie de chanoine auprès de son évêque. Suivre le Christ dans l’espace intérieur de son cœur et en marchant sous les arcades de ce cloître en méditant la Parole de Dieu. Vivre ainsi, jour après jour, en cherchent le Christ au plus profond de son âme.
Mais la Providence en a décidé autrement lorsque Dominique part avec son évêque vers le Nord de l’Europe en mission spéciale. « Va vers un pays que je t’indiquerai », disait le Seigneur à Abraham. Il en fut ainsi pour Dominique à travers la rencontre avec un hôtelier à Toulouse, dans ce pays où les cathares étaient nombreux. Dans ce face à face, Dominique comprend très vite que la Vérité de l’Evangile est en danger et que son Eglise, trop attachée aux richesses, ne suit pas le bon chemin à la suite du Christ. Oui, c’est possible !
Les saints ont bien souvent ceci en commun : ils font de grandes choses avec de petits riens dans l’obéissance à la grâce de l’Evangile.
Plus question alors pour Dominique de retourner dans son cloître. L’urgence est ailleurs. Il faut retrouver la fraicheur de l’Evangile, il faut retrouver la pauvreté des apôtres pour être de vrais témoins du Christ. Adieu les escortes grandioses et les malles cossues ! Ne rien emporter sur la route pour suivre le Christ pauvre.
Tout ceci n’a l’air de rien mais c’est une véritable révolution à son époque. Comme la révolution que commence François à Assise au même moment. L’un et l’autre vont proposer cette vie nouvelle à quelques compagnons. Ainsi nait ce que l’on va appeler la « sequela Christi », un projet de vie pauvre à la suite du Christ pauvre.
Dans cette claire vision de sa vocation dans l’Eglise de son temps, Dominique va alors donner sa vie pour la prédication de l’Evangile et fonder un ordre de Prêcheurs. Une nouvelle et belle route s’ouvre devant lui rejoint par des dizaines de frères aux dimensions de l’Europe. Une route sur laquelle Dominique ne cesse de « parler à Dieu ou de Dieu ». Des communautés s’ouvrent dans les grandes villes de l’époque. Il faut les visiter. Il faut aller voir le pape pour organiser tout cela et avoir l’autorisation de fonder un ordre nouveau.
Il n’avait certainement pas imaginé que son amour pour le Christ le jetterait sur ce chemin. Un chemin qui s’achèvera à Bologne où Dominique s’endormira dans la paix au milieu de ses frères. Mais ne nous y trompons pas. Il ne cesse de marcher encore avec nous aujourd’hui pour nous montrer le chemin à la suite du Christ.
Fr. Hervé Jégou, dominicain,
Directeur général du Pèlerinage du Rosaire