NOTRE ESPÉRANCE A JAILLI DU TOMBEAU !

Pourtant, en ce petit matin, la ligne d’horizon a été perdue par les disciples de Jésus…

Honneur aux femmes tout d’abord, qui sont entrées les premières « à la pointe de l’aurore » dans le tombeau et qui ont constaté qu’il est vide. Marie Madeleine, Jeanne, Marie mère de Jacques et les autres dont Luc ne donne pas le nom.  Devant les deux hommes en habit éblouissant, elles sont saisies de crainte, gardant leur visage incliné vers le sol pendant que leur est annoncé l’incroyable Bonne Nouvelle. Oui, leur visage incliné vers le sol. Trop attachées à la terre aussi sans doute car dans un tombeau on est forcément terre à terre. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière.

Et aussi Pierre, quelque temps plus tard.  Qui ne peut pas croire ce que ces femmes racontent. Alors il y va, lui-aussi, et se penche, lui aussi, vers le tombeau. Terre à terre, lui aussi. Comment pourrait-il en être autrement. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ».

Mais dans ce petit matin, c’en est fini. Il n’est plus possible d’être terre à terre. Il faut au contraire relever la tête devant l’inouï de Dieu. Il faut regarder non plus le sol, mais la ligne d’horizon sur laquelle se lève un beau soleil de lumière !

Beau soleil de lumière, bien plus beau que celui qui se leva sur la création lorsque Dieu sépara la lumière des ténèbres. Ce soleil que beaucoup vont admirer au sommet des montagnes lorsque le jour se lève.

Mais en ce petit matin, alors que le soleil se lève sur Jérusalem, c’est en fait une vague déferlante de lumière qui se répand sur le monde. Lumière bien plus belle que celle du buisson ardent. Lumière bien plus belle que celle de la colonne de feu qui accompagnait les hébreux dans le désert.

Car cette lumière est celle du Christ ressuscité. Lui qui est la « lumière née de la lumière » a été libéré des griffes des ténèbres et de la mort par la puissance du Père. Oui, la lumière a vaincu la ténèbre.

Et cela s’est passé dans ce tombeau semblable à tous ces tombeaux que l’humanité a creusé pour y déposer ses morts, pour y déposer la mort comme signe de son pouvoir sur la vie. Naître, vivre et mourir.

Mais ce tombeau n’est pas un lieu de mort comme tout le monde pouvait le penser la veille du Shabbat. Il n’est plus un lieu de mort car il est vide du corps sans vie déposé après le drame de la croix. Il n’est plus un lieu de mort mais le signe que la mort a été vaincu.

Difficile d’imaginer comme ces femmes, comme Pierre ce qui s’est passé dans ce lieu vénéré aujourd’hui encore à Jérusalem. Comment cela est-il possible ? Tout cela n’est forcément que supercherie, que mise en scène macabre pour abuser de la crédulité des gens ! Oui, frères et sœurs, impossible de comprendre la puissance de ce mystère sauf à la lumière de la foi. Comme le disciple bien-aimé entrant dans le tombeau entre immédiatement dans la grâce de la foi : « il vit et il crut ».

Seule la lumière de la foi peut nous révéler la nouvelle ligne d’horizon créée par la puissance d’amour du Père avant que se lève l’aurore en ce petit matin. L’horizon n’est plus bouché par la noirceur du péché et le mur de la mort. L’horizon a été dégagé par celui qui s’est offert pour notre salut et qui a été relevé d’entre les morts.

La foi nous invite, nous appelle en ce jour béni, à ne plus être terre à terre. Car ce qui s’est passé là nous concerne tous. La terre a donné en ce jour béni son fruit le plus beau dans un échange merveilleux entre le ciel et la terre. Dans son mystère pascal, le plus beau des enfants des hommes est, pour l’éternité, à la fois revêtu de notre humanité et de sa divinité. Et il nous invite à le suivre. A le suivre dans son mystère pascal par l’eau du baptême faisant de nous des enfants de la résurrection. Des enfants de lumière libérés du pouvoir du péché et de la mort.

« Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière ». Non, frères et sœurs, cet adage ne dit pas la vérité. En ce matin de Pâques, le Christ Ressuscité chuchote à l’oreille de chacun d’entre nous : « Tu es un enfant de lumière, tu es un enfant de ma résurrection et je t’appelle à partager ma Lumière ».

Que cette lumière vous amène à nous rejoindre en octobre à Lourdes pour prier ensemble. Les inscriptions au Pèlerinage du Rosaire vont bientôt commencer. Prenez contact avec votre région !

 

Fr. Hervé Jégou, dominicain,
Directeur général du Pèlerinage du Rosaire