ENGENDRÉS POUR UNE VIVANTE ESPÉRANCE
Fr. Hervé Jégou, dominicain
Directeur général du Pèlerinage du Rosaire
Lorsque le ciel se met à chanter dans la nuit de Bethléem, les bergers qui gardent leurs troupeaux dans les champs sont les premiers destinataires d’une extraordinaire nouvelle. Un ange se présente devant eux : « Je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2,10-11).
Intrigués par cette révélation venue du ciel, les bergers se rendent à Bethléem et découvrent, conformément à la parole de l’ange, un nouveau-né enveloppé dans une mangeoire. Une peinture de Jacopo Bassano (1515-1592) nous raconte à sa manière la scène. Dans une moitié gauche du tableau, Marie présente son enfant alors qu’un chien dort à ses pieds. Dans la partie droite, des hommes – sans doute nos bergers – sont mêlés, de manière un peu inextricable, à des moutons, un âne et un bœuf. Hommes et animaux regardent tous dans la même direction. Tous, sauf un de nos bergers qui tourne curieusement le dos à l’enfant et sa mère à moins qu’il ne soit en train de traire une brebis ! Un autre berger joue de la flûte assis en arrière, accoudé sur un seau. La scène a de quoi surprendre par sa composition rustique comparée à la manière dont d’autres tableaux présenteront l’adoration des Mages. Rustique comme ces bergers qui sont les premiers à entrer dans la confidence de Dieu. Ils sont comme ils sont, adorent comme ils sont, font ce qu’ils savent faire. Ils n’offrent pas de l’or de l’encens ou de la myrrhe. Leurs offrandes sont plus modestes, plus terre à terre : un peu de lait pour nourrir l’enfant, un peu de musique pour unir leur joie à celle des anges et peut-être pour endormir l’enfant. Rustiques mais tellement humains !
Ils sont là devant celui qui est l’Espérance des hommes. Car l’Espérance n’est pas un concept réservé à de savants théologiens. Notre Espérance nait dans la nuit de Noël lorsque l’enfant-Dieu pousse son premier cri vers le ciel. Par cet enfant, Dieu se fait l’un de nous pour nous révéler son Amour. Un Amour qui ira jusqu’au bout de l’Amour, répondant au dernier cri de Jésus sur la Croix par la lumière du matin de Pâques. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a engendré par la Résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour une vivante espérance » (1P 1,3).
Notre prochain Pèlerinage du Rosaire vous propose d’être les pèlerins d’une vivante espérance qui nous fait marcher plus loin que nos peurs !